Revue Artension – Février 2006
Vincent Baconnier
Il existe bien deux parties distinctes dans l’œuvre de Gérard Cambon: celle des véhicules à roulette à la mobilité statique et celle des bas-reliefs à l’immobilité vivante et dynamique. La première est faite le jour et la seconde la nuit… C’est une distinction qui peut paraitre anecdotique mais qui mérite d’être signalée car il y a la une sorte de mystère bien aménagé pour une rêverie aussi bien diurne que nocturne. Gérard Cambon poursuit un rêve plus souterrain qu’enfantin, qu’il dégage de quelques limbes inconnues, comme il extrait les matériaux qu’il assemble de leur mémoire enfouie. Rares sont les assembleurs « d’objets de rebus » qui parviennent comme lui a un tel degré de compactage des contenus symboliques et à une telle réouverture du sens. A une époque ou les véhicules de communication roulent à toute vitesse, pour rien et le plus souvent à vide, ceux de Cambon sont statiques, certes, mais quelle charge d’humanité!